Power-to-Gas : faire le plein d'un million de voitures avec du gaz renouvelable

Lors du "Symposium pour la mobilité durable" qui s'est tenu à l'Umwelt Arena de Spreitenbach, l'accent a été mis sur le Power-to-Gas, une technologie dont le potentiel est colossalement sous-estimé. Selon une nouvelle étude, jusqu'à un million de voitures pourraient rouler au gaz renouvelable en Suisse.

 

Table ronde (de gauche à droite) avec Christoph Schreyer (responsable de la mobilité à l'OFEN), l'animatrice Daniela Lager, Thierry Burkart (conseiller national PLR AG) et Andreas Burgener (directeur d'Auto-Suisse) lors du Forum GNC en juillet 209. (Image : zVg)

Quelle dimension pourrait apporter une conversion dite Power-to-Gas ? Environ 110 000 voitures, soit 2,5 pour cent de toutes les voitures particulières en Suisse, roulent aujourd'hui avec des moteurs alternatifs - dont 18 000 véhicules électriques et 11 000 véhicules GNC (gaz naturel et biogaz). Dans ce contexte, l'électromobilité joue un rôle important sur la voie d'un avenir écologique. D'ici 2030, l'Office fédéral de l'énergie vise, selon sa "Stratégie de programme SuisseEnergie 2021 à 2030", une augmentation de la part des véhicules électriques (y compris hybrides plug-in) à 38% des voitures neuves.

Inversement, cela signifie que dans onze ans, 62 pour cent des nouvelles voitures seront encore propulsées par des moteurs à combustion. Ils peuvent et doivent eux aussi apporter leur contribution à la réalisation des objectifs de l'accord de Paris sur le climat.

Avec Power-to-Gas (PtG) on dispose d'une technologie qui contribue de manière significative à la réduction des émissions de CO2-dans le transport individuel motorisé. En Suisse, il est possible d'alimenter à l'avenir jusqu'à un million de voitures particulières avec du méthane de synthèse très neutre en CO2-à faible coût. C'est la conclusion d'une nouvelle étude du Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) et de l'Institut Paul Scherrer (PSI), réalisée sur mandat de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Sous forme de GNC (gaz naturel comprimé), le méthane est un carburant éprouvé, sûr et propre pour les moteurs à combustion.

L'étude a examiné le potentiel en Suisse d'utiliser les excédents d'électricité pendant les mois d'été pour convertir l'énergie électrique en vecteurs d'énergie chimique tels que l'hydrogène, le méthane ou les hydrocarbures liquides.

"Réduction des émissions de CO2-de 70 à 90% par rapport à l'essence".
Christian Bach, Chef du département Systèmes de propulsion des véhicules à l'Empa et co-auteur de l'étude, a présenté les résultats devant environ 150 participants au "Symposium pour la mobilité durable" à l'Umwelt Arena Schweiz à Spreitenbach AG. "Les émissions de CO2-de ce million de voitures seraient réduites de 70 à 90% par rapport aux véhicules à essence".a constaté Christian Bach. En effet, avec le procédé Power-to-Gas, la quantité de CO2 que celui qui est libéré lors de la combustion.

Le bilan environnemental d'un véhicule GNC alimenté par un carburant renouvelable se situe au même niveau que celui d'un véhicule électrique rechargé par de l'électricité renouvelable. Dans ces conditions, Christian Bach est arrivé à la conclusion que sur les courtes distances, le véhicule électrique est la solution idéale, tandis que sur les longues distances, les véhicules fonctionnant avec des carburants synthétiques comme le GNC et le biodiesel.

"Le power-to-gas peut devenir une technologie clé pour la mobilité".
Le professeur Dr Markus Friedl de la Haute école technique de Rapperswil (HSR) a abordé dans son exposé les défis du système énergétique suisse dans un avenir sans énergies fossiles et sans énergie nucléaire et a qualifié le power-to-gas de "technologie clé de demain". Friedl : "Il est possible d'approvisionner la Suisse en énergie renouvelable à un coût raisonnable". Selon lui, le PtG produit à partir d'électricité renouvelable ne réduit pas seulement les émissions de CO2mais aussi la dépendance vis-à-vis des importations d'énergie en provenance de l'étranger.

Des conditions-cadres neutres sur le plan technologique et équitables sont décisives. En juin, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga avait visité l'installation Power-to-Gas de la HSR et confirmé son intérêt pour cette technologie (voir rapport dans l'édition d'août de Perspectives environnementales, n° 5).

Coca-Cola Suisse mise déjà sur le gaz naturel et le biogaz comme carburant. Le fabricant de boissons met en service d'ici novembre la plus grande flotte d'entreprise GNC de Suisse. Au total, 180 voitures de tourisme des marques Audi, Skoda et VW Véhicules utilitaires seront mises à la disposition des collaborateurs de tous les niveaux d'emploi. Coca-Cola mettra en service les 70 premières voitures fin août et 110 autres en novembre de cette année. "Il ne suffit pas de vendre des boissons", a déclaré Patrick Wittweiler, Country Sustainability Manager chez Coca-Cola Suisse et responsable du thème de la durabilité.

Différentes technologies de propulsion et sources d'énergie avec des émissions de CO2- et effet sur le climat
Markus Friedl, Walter Schmid et Patrick Wittweiler, des personnalités telles que le conseiller national PLR Thierry Burkart, Andreas Burgener (directeur d'Auto-Suisse) et Christoph Schreyer (responsable de la mobilité à l'Office fédéral de l'énergie) ont participé au symposium dans l'Umwelt Arena. Ils étaient tous d'accord : la question n'est pas de savoir si l'électricité, le gaz ou l'hydrogène sont meilleurs pour l'environnement, mais de savoir comment l'utilisation combinée de différentes technologies et sources d'énergie permet de réduire les émissions de CO2- et climatiques en Suisse. (source : www.cng-mobility.ch)

 

 

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