Franc fort : l'Europe gagne en importance pour l'approvisionnement des PME
Les conflits commerciaux, le Brexit et le ralentissement de la conjoncture n'ont guère d'impact sur les petites et moyennes entreprises de Suisse. Toutefois, les bénéfices de certaines entreprises souffrent du franc fort. Dans une récente enquête de Visable auprès des PME, un quart des entreprises interrogées ont déploré une baisse de leur bénéfice en raison du nouveau renforcement du franc.
En ce début d'année 2019/20, Visable a interrogé plus de 80 PME sur leur situation économique dans le cadre d'une enquête en ligne. Visable propose aux entreprises différentes possibilités d'augmenter leur portée sur Internet. Visable comprend également la place de marché B2B "Wer liefert was" et la plateforme européenne B2B EUROPAGES.
Le franc fort pèse sur le bénéfice
Interrogées de manière générale sur les conséquences des incertitudes économiques, deux tiers (62,6 %) des PME ont indiqué qu'elles ne ressentaient aucun effet. Selon l'enquête Visable, le franc à nouveau plus fort semble avoir peu d'influence sur le carnet de commandes et le chiffre d'affaires des PME suisses. Toutefois, 24,1 % des entreprises souffrent d'une baisse de leur bénéfice. "Les entreprises orientées vers l'exportation souffrent de la force du franc. Comme les prix suisses deviennent plus chers pour l'étranger, les entreprises suisses sont soumises à une pression sur les prix. Si les prix doivent être réduits, la marge bénéficiaire diminue", explique Peter F. Schmid, CEO de Visable. Un quart des entreprises réagissent à l'environnement économique plus difficile en réduisant ou en stoppant leurs investissements. Et un autre quart ne publie plus de nouveaux postes.
Si un franc fort a donc des conséquences sensibles pour certaines entreprises, les conséquences du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine et entre les Etats-Unis et l'Europe sont beaucoup moins dramatiques. Seuls 19,3 % des entreprises estiment que le conflit commercial a des conséquences négatives pour leur entreprise. Comme le montre l'enquête de Visable, le conflit n'a pas de conséquences négatives pour une nette majorité de 67,5 pour cent.
L'Europe gagne en importance pour l'achat
Lorsqu'il s'agit de savoir si les conditions économiques plus difficiles ont modifié la stratégie d'achat, quelques changements se dessinent en ce qui concerne les régions commerciales préférées. Si l'orientation des achats change, ce sont surtout les partenaires commerciaux européens qui gagnent en importance (26,5 %). Toutefois, il y a aussi des entreprises qui achètent de plus en plus en Chine (10,8 %) ou aux États-Unis (4,8 %). Parallèlement, certaines PME estiment que les marchés chinois et américain perdent de leur importance. En ce qui concerne la Chine, cela semble toutefois sans importance. En effet, pour seulement 3,6% des entreprises interrogées, la Chine perd de son importance. En revanche, le marché américain semble effectivement perdre du terrain, puisque la part des réponses correspondantes est de 7,2 pour cent.
"Certaines entreprises peuvent tirer profit du conflit commercial en s'engouffrant dans la brèche et en renforçant ponctuellement leurs échanges avec les États-Unis ou la Chine", explique Peter F. Schmid, CEO de Visable. "La Chine est actuellement un peu plus importante en tant que partenaire commercial. Cela s'explique par le fait qu'elle est un pays à bas salaires, mais aussi par son accord commercial avec la Suisse. Mais les États-Unis pourraient lui emboîter le pas plus tard, si de nouvelles perspectives s'ouvrent grâce à l'accord commercial prévu", ajoute Peter F. Schmid.
Le Brexit n'a que peu d'impact sur la Suisse en raison d'une balance commerciale faible
L'imminence du Brexit n'a pour ainsi dire aucune incidence sur les PME suisses. Trois quarts des entreprises (75,9 %) ont indiqué que la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE n'aurait pas de conséquences négatives pour elles. "En tant que partenaire commercial, l'Angleterre est bien moins importante pour la Suisse que l'Allemagne, les États-Unis, l'Italie, la France ou la Chine", explique Peter F. Schmid. "En raison de la faiblesse de la balance commerciale avec l'Angleterre, les conséquences économiques du Brexit sont comparativement faibles", ajoute le CEO de Visable.
De manière générale, plus de la moitié des entreprises interrogées (53,7 %) estiment que, malgré les défis économiques croissants, leur compétitivité par rapport à leurs concurrents est restée la même. Il n'en reste pas moins que 18,3 pour cent des PME doivent faire face à une situation concurrentielle plus difficile. En revanche, pour 14,6 % d'entre elles, la pression concurrentielle a même diminué.
Source : Visible