Gestion des crédits et des débiteurs : une tâche qui dure toute l'année
La fin de l'année approche : il est temps de faire le point. Les lunettes ne doivent pas être trop roses. Si vous avez encore d'importants retards de paiement qui vous empêchent de boucler vos comptes sur une note positive, vous faites une erreur fondamentale.
Bien sûr, un rappel ne signifie pas forcément que le paiement n'est pas effectué. Mais si ces retards de paiement s'accumulent au point de réduire fortement le résultat en raison des corrections de valeur nécessaires, la liquidité de l'entreprise peut être mise en danger. Le quotidien des entreprises tourne principalement autour de la prospection, du traitement des commandes, du contrôle des coûts, du personnel et de l'innovation. Dans de nombreuses entreprises, la liquidité est quasiment une condition préalable. Les problèmes ne sont détectés que tardivement. C'est notamment le cas des menaces de non-paiement. On est persuadé de bien connaître sa clientèle et sa situation financière. Les retards de paiement ne sont parfois pas considérés comme un signal d'alarme, mais comme une bonne occasion de signaler au client que l'on est à ses côtés. Or, près de 70% des pertes sur débiteurs concernent justement des clients réguliers. On se fait confiance. Les signes de difficultés de paiement imminentes sont littéralement ignorés. Tout s'est toujours bien passé.
La gestion des crédits et des débiteurs : une tâche permanente
La gestion du crédit fait donc partie du pain quotidien de toute entreprise. Elle commence lors de l'acquisition, lorsque le vendeur se fait une première idée de la situation financière du client. Un contrôle de la solvabilité est obligatoire au plus tard lors de la conclusion du contrat. Et même après, il s'agit de surveiller en permanence chaque relation avec le client, d'évaluer les événements qui ont une incidence sur sa solvabilité et d'en tirer les conséquences si nécessaire. Cela ne signifie pas forcément renoncer à un contrat, mais cela peut signifier ne plus livrer sur facture. Celui qui fait cela évitera une partie importante des pertes potentielles de débiteurs à la source. Cela peut représenter sans problème un pour cent du chiffre d'affaires qui sera réalisé et non amorti.
Quand un spécialiste est nécessaire
La gestion des débiteurs est tout aussi importante. Tout le monde peut oublier une facture ou retarder un paiement, par exemple s'il y a quelque chose à redire sur la prestation du fournisseur. On peut toutefois s'attendre à ce qu'un rappel soit rapidement suivi d'une réaction. Si ce n'est pas le cas, il faut agir. L'éventail va de l'arrêt immédiat de la livraison au recouvrement professionnel de la créance. Ce recouvrement requiert un certain savoir-faire. Les petites entreprises, en particulier, ont souvent du mal à gérer la procédure juridique. Elles laissent passer un temps précieux ou commettent des erreurs. Une créance qui aurait encore pu être recouvrée dans le cadre d'une gestion stricte des débiteurs doit alors éventuellement être passée par pertes et profits. Dans de nombreux cas, il vaut la peine de confier le recouvrement à un spécialiste.
Auteur :
Raoul Egeli est président de l'Union suisse Creditreform depuis 2008, président de Creditreform International depuis 2014 et membre de la Chambre des métiers de l'USAM. Il est en outre directeur des sociétés Creditreform Egeli à Bâle, Saint-Gall et Zurich. De 2009 à 2013, il a été président central de TREUHAND|SUISSE. Raoul Egeli est l'auteur de plusieurs ouvrages spécialisés sur le thème du crédit et de la gestion des créances. www.creditreform.ch