Comment assurer des risques spécifiques ?

Mauvais temps, taux de change fluctuants : les risques qui peuvent en découler sont difficilement calculables. Est-ce que cela signifie aussi "non assurable" ? Pas nécessairement, répond notre expert dans l'article invité suivant.

Il est également possible d'assurer des risques spéciaux : les remontées mécaniques qui ne peuvent pas transporter de personnes en raison d'un risque d'avalanche ou d'un temps orageux, par exemple, et qui doivent donc s'attendre à un manque à gagner, peuvent s'assurer contre ces risques. (Image : Pixabay.com)

De nombreuses entreprises sont confrontées à des risques considérés comme "non transférables". Parfois, certains de ces risques menacent même l'existence de l'entreprise. Mais comment gérer de tels risques ? D'une part, il convient de les réduire autant que possible par des mesures préventives et réactives issues de la gestion des risques et de la gestion de la continuité des activités. Mais très souvent, même après cela, un risque non négligeable subsiste, pour lequel une solution d'assurance spécifique peut être examinée.

Risques spécifiques connus et moins connus

Depuis quelque temps, le marché de l'assurance et le marché financier proposent des solutions et des constructions intéressantes pour ces risques "non assurables" qui ne sont pas couverts par des solutions d'assurance classiques. L'exemple le plus connu est sans doute la couverture des risques de change par le biais du marché financier. Les possibilités de transfert des risques météorologiques sont moins connues. Dans ce cas, ce ne sont pas les dommages classiques causés par les tempêtes ou les inondations qui sont au centre de l'attention, mais les pertes de revenus qui ne sont pas précédées d'un dommage physique. Si, par exemple, un chemin de fer de montagne ne peut pas assurer le transport de personnes en raison de conditions météorologiques orageuses ou d'un risque aigu d'avalanche, il en résulte une perte de revenus.

Quand le temps devient fou

Un autre exemple est celui de la navigation sur le Rhin : les bateaux ne peuvent emprunter tous les passages que si le Rhin a un débit suffisant. Plus le niveau du fleuve baisse, moins les bateaux peuvent charger. Si le niveau descend même en dessous du niveau minimum, le transport doit être complètement arrêté. Les entreprises directement impliquées dans le transport sont tout autant touchées par un tel événement sans dommage physique que les entreprises qui dépendent des matières premières, auxiliaires et consommables ainsi que des marchandises ainsi transportées.

Un risque similaire existe pour les entreprises qui exploitent une centrale hydroélectrique. En cas de sécheresse persistante, celle-ci ne peut plus produire suffisamment d'énergie et les frais d'exploitation peuvent, dans le pire des cas, dépasser les recettes obtenues. Cette situation peut encore s'aggraver si le prix de l'électricité a déjà été fixé à l'avance, ce qui est souvent le cas. L'exploitant doit fournir de l'électricité à un prix donné, même si sa propre centrale ne génère pas assez d'électricité. Cette obligation de livraison ne peut être couverte que par de l'électricité achetée. Les coûts supplémentaires ainsi générés peuvent également être transférés. D'autre part, les installations solaires ne peuvent fournir de l'électricité que par beau temps. Transférer le manque à gagner et les coûts supplémentaires peut là aussi être une solution intéressante pour compenser les longues périodes de production insuffisante d'électricité.

Les organisateurs d'événements en plein air disposent d'une autre possibilité d'application intéressante de l'assurance contre les intempéries. En cas de mauvais temps, on peut s'attendre à ce que moins de visiteurs se rendent à un événement. Le préjudice financier qui pourrait être causé par le mauvais temps peut être contré de manière préventive grâce à un transfert.

Assurances pour risques spéciaux

Des solutions d'assurance alternatives peuvent couvrir tous ces risques, de sorte qu'ils ne doivent pas être acceptés comme un "cas de force majeure". Les industries directement dépendantes des conditions météorologiques peuvent également transférer les risques météorologiques. Il y a toutefois une condition préalable au transfert des risques : la mesurabilité. Un produit d'assurance ne peut être structuré que si le déclencheur de la perte de rendement est mesurable (p. ex. quantité de précipitations, niveau d'eau). Mais cela permet d'adapter le risque aux besoins individuels.

Ce qui est intéressant dans toutes ces solutions, c'est que les coûts d'une assurance sont transparents, car le lien entre le dommage et le déclencheur est défini avec précision et lié à des paramètres mesurables. Il est donc possible, d'une part, de prévoir les coûts du transfert avec une relative précision et, d'autre part, d'établir un calcul coûts/bénéfices précis, car la valeur attendue peut être calculée sur la base de données historiques. Cela aide à prendre des décisions concernant le transfert des risques ou la prise en charge de la propriété.

Un autre avantage est qu'il n'y a pratiquement pas d'obligations ni de réserves, car aucune exclusion n'est possible en raison de la détermination individuelle du déclencheur. Il n'y a donc pas de mauvaises surprises lorsqu'un sinistre survient. Soit le déclencheur était supérieur au seuil défini et il y a un paiement, soit le seuil n'a pas été atteint et le dommage se situe dans la fourchette définie comme acceptable.

Applicable au cas par cas

Il convient de noter que ces solutions sont conçues de manière très individuelle, ce qui implique un certain travail. C'est pourquoi ces structures ne sont adaptées qu'à la couverture de risques considérés comme critiques pour la pérennité de l'entreprise. Ce n'est que dans de tels cas qu'un transfert de risque alternatif peut apporter une stabilité financière à l'entreprise.

Auteur :
Stefan Brändli a étudié la géologie en bachelor et la géophysique en master à l'EPF de Zurich. Il a ensuite travaillé comme collaborateur scientifique à l'ETH Zurich dans le domaine de la dynamique des fluides. Depuis 2018, il travaille chez Funk en tant qu'analyste des risques au sein du Funk RiskLab et gère différents projets. Analyses des risques (cyber-risques, risques d'interruption d'exploitation, risques NDBI, etc.), notamment au moyen de procédures de simulation
par
www.funk-gruppe.ch

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