L'affaire des moteurs diesel VW coûte la vie à plus de 1000 personnes
L'augmentation des émissions d'oxyde d'azote due aux manipulations des gaz d'échappement effectuées par le groupe VW depuis des années a de graves conséquences : 1240 personnes meurent prématurément à cause des gaz d'échappement. L'Allemagne, la Pologne et la France sont particulièrement touchées.
Des gaz d'échappement mortels : 60 personnes meurent prématurément aux Etats-Unis, et même 1200 en Europe, à cause des émissions excessives d'oxyde d'azote des voitures diesel manipulées, fabriquées pendant des années par le groupe Volkswagen. C'est la conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs du Institut de technologie du Massachusetts (MIT) dans son enquête actuelle. L'entreprise avait admis en septembre 2015 avoir modifié de manière ciblée des logiciels. Plus de 11 millions de véhicules diesel sont concernés par cette manipulation.
500 morts en Allemagne
Les chercheurs du MIT ont évalué les émissions excessives entre 2008 et 2015. Selon eux, l'Allemagne est le pays le plus touché avec 500 décès. Les régions frontalières, comme la France, la Pologne et la République tchèque, connaissent également un nombre de décès prématurés supérieur à la moyenne. "La pollution de l'air ne s'arrête pas aux frontières politiques", explique l'auteur de l'étude Steven Barrett, professeur d'aérospatiale au MIT. "Par conséquent, une voiture circulant sur les routes allemandes peut avoir un impact significatif sur les pays voisins".
Les chercheurs estiment qu'il est urgent que Volkswagen s'attaque au problème des gaz d'échappement. Si l'on parvenait à équiper tous les véhicules d'ici fin 2017, il y aurait, selon les calculs, 2600 décès prématurés de moins, soit l'équivalent de 29000 années de vie. L'économie de coûts dans le secteur de la santé serait en outre gigantesque. Elles s'élèveraient à 4,1 milliards d'euros. C'est bien plus qu'aux États-Unis, ce qui n'est pas seulement dû au nombre réduit de véhicules.
Moins de risques aux États-Unis
Les véhicules diesel en Allemagne ont en moyenne un kilométrage annuel supérieur de 20 pour cent à celui des États-Unis. La densité de population plus élevée en Europe ainsi que les conditions climatiques jouent également un rôle. Les oxydes d'azote réagissent en outre avec l'ammoniac présent dans l'air. Il en résulte des poussières fines qui pénètrent dans les poumons. Selon l'étude du MIT, ce risque est moindre aux États-Unis, car l'air y contient moins d'ammoniac. L'ammoniac se retrouve dans l'air principalement en raison de la fertilisation des champs.
Fin octobre 2015, soit quelques mois seulement après la révélation des manipulations ciblées des gaz d'échappement, des chercheurs du MIT avaient attribué 60 décès aux États-Unis au trucage des logiciels. On s'attendait alors à ce que 130 autres personnes viennent s'ajouter aux 60 victimes - notamment en raison de la mise aux normes seulement progressive des véhicules concernés.
texte : Communiqué de presse/MIT