Nettement moins de postes vacants : Baisse de -11 pour cent
L'Adecco Group Swiss Job Market Index poursuit sa tendance à la baisse au deuxième trimestre 2024. Par rapport au même trimestre de l'année précédente, le nombre de postes vacants a diminué de 11%. L'offre d'emploi se rapproche ainsi de plus en plus du niveau d'avant la pandémie. Les professions de bureau, comme le secrétariat, et les spécialistes de la santé, comme les infirmiers, sont particulièrement touchés par le recul de la demande.
C'est ce que montre l'Adecco Group Swiss Job Market Index, l'étude scientifiquement fondée du groupe Adecco Suisse et du Moniteur du marché de l'emploi suisse de l'Université de Zurich.
Une baisse de l'emploi largement observée
Au deuxième trimestre 2024, l'Adecco Group Swiss Job Market Index poursuit sa tendance négative et enregistre un recul de 8 pour cent des postes vacants par rapport au premier trimestre 2024. Par rapport au même trimestre de l'année précédente (T2 2023), le recul est même de 11 pour cent. L'offre d'emploi se rapproche ainsi de plus en plus du niveau d'avant la pandémie de 2019.
Tant en Suisse alémanique qu'en Suisse latine, on constate une tendance à la baisse dans l'évolution des postes vacants. Toutefois, le nombre de postes vacants a nettement plus diminué en Suisse alémanique qu'en Suisse romande et au Tessin. Ainsi, la Suisse alémanique enregistre un recul des postes vacants de 12% par rapport au même trimestre de l'année précédente (T2 2023), tandis que la Suisse latine a enregistré une baisse de 8%.
"Le marché du travail se refroidit de plus en plus. Non seulement l'offre d'emploi diminue, mais le nombre de chômeurs a également augmenté de plus de 17 000 personnes par rapport à l'année précédente. De plus, le nombre d'entreprises qui se plaignent de difficultés de recrutement diminue. Pour les travailleurs, la recherche d'emploi devient donc à nouveau de plus en plus difficile", déclare Marcel Keller, Country President du groupe Adecco Suisse.
Chute de la demande de personnel de bureau, de spécialistes de la santé et d'experts en informatique
L'évolution des postes dans les différents groupes professionnels présente une image mitigée. Sur 14 groupes professionnels, seuls les spécialistes du bâtiment et du second œuvre (p. ex. les peintres, les installateurs sanitaires ou les électriciens) enregistrent une évolution nettement positive, avec une augmentation de 10 % par rapport au premier semestre 2023.
Six des 14 groupes de professions stagnent à un niveau similaire à celui de l'année précédente, dont par exemple les professionnels des services personnels (p. ex. coiffeurs, podologues ou aides-soignants), les professionnels de la technique (p. ex. laborant en chimie, technicien en construction mécanique ou dessinateur en bâtiment) et les professionnels du commerce, de l'administration et de la vente (p. ex. gestionnaires de sinistres, responsables de secrétariat ou agents immobiliers).
Pour les sept autres catégories professionnelles, l'offre d'emploi a toutefois sensiblement diminué. Le recul est particulièrement frappant pour les spécialistes du bureau (par exemple les opérateurs de saisie de données, les téléphonistes ou les assistants de bureau), où le nombre de postes vacants a diminué de 20 %. Il est à noter que le recul de la demande touche particulièrement les professions universitaires. Ainsi, outre les professions universitaires de la santé (p. ex. personnel médical spécialisé, ergothérapeutes ou personnel soignant), les professions universitaires de l'informatique (p. ex. analystes de systèmes, programmeurs d'applications ou administrateurs de systèmes), les professions universitaires des sciences naturelles (p. ex. physiciens, chimistes ou ingénieurs) et les professions universitaires de l'économie (p. ex. spécialistes de la finance, conseillers d'entreprise ou spécialistes du marketing) sont également touchées par une évolution négative sensible de l'emploi.
"Au début de l'année 2023, le carnet de commandes dans le secteur de la construction a atteint un niveau record. Ce carnet de commandes accumulé par les entreprises de construction contribue à atténuer quelque peu le ralentissement actuel des affaires et semble également soutenir la demande pour les métiers de la construction. En revanche, les métiers de l'enseignement supérieur et de la bureautique sont en retrait. Beaucoup de ces professions sont habituellement recherchées dans des secteurs qui connaissent actuellement des difficultés, comme l'industrie", ajoute Yanik Kipfer, Moniteur du Marché d'Emploi Suisse.
Personnel qualifié dans la construction et l'aménagement : baisse à partir d'un niveau élevé
Certes, les professionnels de la construction et du second œuvre enregistrent actuellement une hausse de 10 pour cent des postes vacants par rapport au premier semestre de l'année précédente, mais par rapport au second semestre 2023, les postes vacants diminuent de 4 pour cent. La forte tendance à la croissance que ce groupe professionnel connaît depuis 2021 est ainsi provisoirement terminée. Cette tendance à la croissance a notamment été soutenue par l'évolution du sous-groupe des spécialistes de la construction et du second œuvre (p. ex. menuisiers:-ères, couvreurs:-ères ou constructeurs:-trices d'installations frigorifiques), qui, après avoir atteint un sommet historique au second semestre 2023, enregistre ce semestre une baisse des offres d'emploi pour la première fois depuis le premier semestre 2021.
Pour le sous-groupe des électriciens et électroniciens (p. ex. automaticiens, électroniciens ou installateurs d'éclairage), l'évolution légèrement négative des quatre derniers semestres se poursuit. La diminution des offres d'emploi pour les spécialistes de la construction et du second œuvre est en accord avec la détérioration actuelle de la situation des affaires dans les secteurs économiques liés à la construction, comme le montrent les derniers résultats de l'enquête conjoncturelle du KOF. Malgré cela, l'indice des métiers du bâtiment se maintient à un niveau très élevé.
Bureau spécialisé : les postes vacants diminuent de 20 pour cent
Après avoir atteint un niveau record d'offres d'emploi au second semestre 2022 dans le cadre de la reprise économique due à la pandémie, le personnel de bureau qualifié a connu une tendance négative dès le semestre suivant avec le ralentissement croissant de l'économie, tendance qui se poursuit depuis. Actuellement, le personnel de bureau qualifié - dont font partie les secrétaires, les comptables et les guichetiers - enregistre un recul de 20 % des offres d'emploi par rapport au premier semestre 2023.
Cette évolution pourrait notamment être liée au fait que de nombreuses entreprises tentent, dans une conjoncture qui s'assombrit, de supprimer les doublons afin d'obtenir des gains d'efficacité. Souvent, ces plans de restructuration concernent des postes dans la gestion et l'administration.
Professions universitaires de la santé : le personnel infirmier particulièrement touché par la baisse de la demande
Dans les professions universitaires de la santé, on observe pour la première fois depuis des années un net recul des postes vacants au premier semestre 2024. Par rapport au premier semestre 2023, ce groupe professionnel enregistre une baisse de 19% des offres d'emploi publiées. Tous les sous-groupes de ce groupe professionnel enregistrent un recul des offres d'emploi, le sous-groupe des infirmiers/infirmières étant particulièrement touché.
Cette évolution est d'autant plus remarquable que le personnel infirmier a enregistré des valeurs d'indice en hausse constante ces dernières années et a encore atteint un sommet historique au second semestre 2023. Cette évolution pourrait s'expliquer par le fait que de nombreux hôpitaux annoncent ces derniers temps des difficultés financières. Les hôpitaux de Saint-Gall, par exemple, ont annoncé l'automne dernier, dans le cadre d'un assainissement financier, une réduction des effectifs qui concernait notamment le personnel infirmier.
Heiko Mauersberger, responsable du secteur médical chez Adecco Suisse, ajoute : "Nous constatons que les institutions réduisent la clé de répartition des postes en raison de la pression croissante sur les coûts. De ce fait, moins de postes vacants sont proposés dans le secteur de la santé et certains services sont limités".
Important : le recul des postes vacants ne signifie pas qu'il n'y a plus de pénurie de personnel qualifié dans ce groupe professionnel. Au contraire, la pénurie de personnel qualifié dans le secteur de la santé devrait se poursuivre. Le recul des postes vacants signifie que les collaborateurs - par exemple - n'ont plus que 8 postes vacants au lieu de 10 (ces chiffres sont donnés à titre purement illustratif et ne doivent pas être pris à leur valeur nominale).
Professions universitaires en informatique : la demande en spécialistes IT est au plus bas depuis 2016
Depuis le deuxième semestre 2022, les professions universitaires de l'informatique enregistrent une tendance négative dans l'évolution des postes. Cette tendance se poursuit ce semestre, de sorte qu'il y a actuellement 19% de postes à pourvoir en moins par rapport au premier semestre 2023. Une explication possible de cette baisse de l'offre d'emploi pourrait être que les taux d'intérêt élevés entraînent une augmentation des coûts des projets informatiques et que la faiblesse de l'économie freine les projets d'investissement, ce qui a dans les deux cas un effet négatif sur la demande en personnel informatique.
Jusqu'à présent, cette évolution négative concernait principalement le sous-groupe des développeurs et analystes de logiciels et d'applications (p. ex. développeurs de logiciels, médiamaticiens ou testeurs d'applications), tandis que la demande pour le sous-groupe des spécialistes des technologies de l'information et de la communication, des bases de données et des réseaux (p. ex. administrateurs de réseaux, spécialistes de la cybersécurité ou développeurs de bases de données) stagnait.
Toutefois, les spécialistes des technologies de l'information et de la communication, des bases de données et des réseaux connaissent eux aussi une baisse de la demande au cours de ce semestre. Actuellement, l'indice des métiers de l'informatique dans les hautes écoles atteint un nouveau plancher qui n'avait pas été atteint depuis le deuxième semestre 2016.
Source : www.adeccogroup.com